Adhérent de notre association, originaire de VIRIVILLE, Jean-Bernard était élève au petit sem’ de 1957 à 1964.
Après une ou deux années en Afrique dans une communauté missionnaire de Pères Blancs, il avait passé une licence d’Histoire à Grenoble où il avait retrouvé plusieurs anciens.
Père de 2 enfants et grand père de 3 petits enfants, il habitait à AIX LES BAINS. Après une carrière dans les douanes, il a été emporté par un cancer et incinéré à MARCILLOLES 38 le 9/2/2018 en présence notamment de plusieurs de ses camarades de la Fac et du Petit Séminaire.
Voici un des derniers courriels envoyés à l’occasion des vœux 2016.
Je vous invite à méditer sur celui-ci :
« Bonjour à toutes et à tous
On ne peut, bien sûr, que souscrire aux vœux initialement exprimés par Jean-Claude. Nos dernières retrouvailles à Dullin nous avaient montré que ce que nous appelions "l'esprit de mai 68" n'était ni éteint, ni disparu.
Je pense, toutefois, que le niveau de barbarie et d'arriération intellectuelle, révélé par les massacres de novembre doit conduire à une prise de conscience nouvelle dans l'appréhension de l'évolution de nos sociétés.
Capituler devant le nazisme et le fascisme, comme cela a été le cas dans les années trente du siècle dernier, n'a sauvé ni la paix, ni la démocratie. Et il a fallu les horreurs de la 2ème guerre mondiale pour retrouver une vie "démocratique" bien imparfaite certes, mais qui, selon le mot de Winston CHURCHILL, était le pire des régimes, à l'exception des autres.
L'avatar le plus réussi du nazisme semble être aujourd'hui l'islamisme radical : race supérieure dans un cas, théologie supérieure dans l'autre, droit d'anéantir la culture (GÖRING cherchant son revolver dès qu'il entendait le mot, Talibans ou Daesh anéantissant des trésors archéologiques sous prétexte d'idolâtrie, ou mitraillant des auditeurs de musique "impie" ou des buveurs de jus de fruits… Cela pourrait nous laisser songeurs ! Eh bien ce n'est pas le cas.
Le maintien de nos idéaux ne me semble pas incompatible avec une élémentaire lucidité sur les tensions économiques, écologiques, sociétales qui nous attendent. Et notre génération, qui a grandi durant les "trente glorieuses", qui a échappé aux grandes guerres du 20ème siècle, qui a inauguré l'enseignement universitaire de masse, qui a bénéficié d'une qualité de vie jamais atteinte jusqu'alors, risque de devoir faire face à d'inquiétantes déconvenues, que nos générations futures nous jetteront à la face.
La sauvegarde forcenée de nos sacro-saints « droits acquis » ne doit pas annihiler toute clairvoyance ou réflexion sur leur remise en cause plus que probable, voire même indispensable à une réelle maîtrise de nos décisions ultérieures.
Mais trouver des solutions n'est pas simple, beaucoup moins en tout cas de dénoncer des évidences; peut-être effectivement que le Bien vivre, l'Altruisme débarrassé de ses vanités, la "dé-mercantlisation" des choses, des objectifs et des esprits, l'Abnégation dans le quotidien basique, la mise en branle d'une Charité complètement sécularisée pourraient être des ébauches d'évolution véritablement nouvelle de notre monde. Mon modeste espoir personnel réside un peu là-dedans. »